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samedi 20 août 2011

Real Nightmare

Tout juste rentrée du festival PUKKELPOP, qui, si vous avez suivi les actualités, n'a pas eu lieu en raison d'une violente tempête qui a tout ravagé et causés de nombreux blessés et morts. J'ai recu de nombreux messages me demandant si je n'avais rien, donc comme vous pouvez le voir je vais bien, et je vous remercie de vos messages..



Partie de Paris à 9h00, j'arrive à Bruxelles Midi à 12h45. Anta est sur la route entre Berlin et Hasselt, elle n'arrive pas avant 18h00. J'ai emmené le minimum possible, un simple sac à main remplie de changes et d'affaires d'hygiène, un mini parapluie, un sac de couchage et une tente que je venais d'acheter spécialement pour l'occasion. Je prends le train pour Hasselt, dans lequel je m'endors. Le train est rempli de festivaliers, de tentes 2sec, de bières qui coule à flot. Arrivée à gare d'Hasselt, un jeune me réveille, me crit "PUKKELPOOOOP", oh merde. Je me reveille, prends mes affaires, sors du train. Le soleil tape et m'assome déjà, mais après l'été qu'il vient de se passer à Paris je ne pouvais pas me plaindre.

Par milliers, on marche en direction du festival, je souris bêtement, je me dis que ca y est, j'y suis. J'essaye de joindre les deux francaises rencontrées sur le forum du festival, mais le reseau est saturé et fonctionne mal. Impossible de les joindre, et n'ayant pas de tickets pour accéder au camping et installer ma tente, je décide de marcher le plus loin possible, à l'abris dans un parc, et d'y cacher ma tente et mon duvet. Ouf, un gros poids en moins à me trimballer, je peux maintenant partir à la chasse aux places. Je savais que ca serait difficile, sur internet on avait été prévenu que tout était Sold Out, et que les tickets ne pouvaient être revendus. Mais on aime les défis, et cela n'a pas suffit à nous décourager de venir..

Je me ballade, je crève de chaud, le soleil tape, je rencontre des personnes, je parle avec les gens, qui sont pour la plupart très très jeunes, ce qui m'étonne par rapport à tous les autres festivals auxquels j'ai été dans ma vie. Il y a peu d'étrangers, et encore moins de francais... Je me rends au guichet de vente de billets, et sans beaucoup d'espoir, je demande s'ils vendent des places malgré le fait que je ne suis pas sur la liste d'attente. Il me réponds banalement "Yes, of course". Ohhhh my god. Ok. Ok. J'achète ma place, mais je n'ai pas assez pour prendre la place d'Anta. Je l'appelle, je la supplie de se dépêcher mais son bus est bloquée sur la route dans les bouchons. Et pour tout arranger, le guichet ferme dans quelques minutes. Et je suis seule à avoir mon bracelet d'entrée du festival. Je leur demande de rester ouvert un peu plus longtemps, et voyant ma panique ils ont eu la gentillesse d'attendre. Mais Anta n'arrive pas, son bus n'avance pas d'un poil et je commence à désesperer.



 Des nuages gris arrivent discrètement, accompagnés de petites gouttes de pluie qui durent plusieures minutes, mais tellement stressée de ne pas voir Anta arriver, je n'y fais pas attention. Peu après, sentant les grosses gouttes arriver, je m'arme de mon parapluie acheté dans le metro parisien. D'un coup de grosses rafales de vent. Deux personnes viennent s'abriter sous mon parapluie et se collent à moi. Tous on criait "What the fuck??" On rigole tellement c'est dingue. Et les rires se transforment rapidement en cris de panique. La lumière du soleil a totalement disparu, il fait comme presque nuit. Mon parapluie ne tient pas, se brise dans tous les sens. L'eau m'arrive aux chevilles, et mes vieilles boots trouées ne m'aident pas. Je suis trempée des pieds à la tête, je me demande quand cette tempête va s'arrêter lorsque je sens de violents et énorme grelons tomber. Ils font bien 1 ou 2 cms et me blessent tellement leurs chute est violente. Je vois les arbres presque couché au sol et la pluie tombe à l'horizontal par la force du vent. Des branches s'arrachent et volent dans les airs. De violents eclairs blanc/violet transpercent le ciel.. Les drapeaux se déchirent. Les gens courent partout, cherchent des abris, les plus fous soient-ils. Certains glissent et tombent dans la boue. Paralysée par la peur, je n'ose pas bouger d'où je suis. Tout est tellement violent, ca ressemble à une tornade, on ne voit pas à plus de quelques mètres devant soi; Les gens qui se trouvaient à l'intérieur du site se précipite en direction du camping, mais le sentiment de sécurité ne se trouve nul part. Les brouasques de vent font tomber les panneaux devant moi, tout le site s'est transformé en une énorme marre de boue de 15 cms de profondeur. J'essaye de me mettre legerement en hauteur en grimpant sur des canettes, vraiment stupide car dans tous les cas ca n'aurait pas empeché que mes chaussures soient inondées. Mais sur le coup j'étais presque fière de moi. La tempête se calme au bout de 20 minutes. Je suis toujours au même endroit. Les gens qui étaient à mes côtés sont partis. Les dizaines de milliers de personnes se dirigeant vers le camping déferlent devant moi. Certains sont blessés, certains sont en pleurs. Je suis crispée à mon parapluie, je tremble comme une folle, mes dents claquent, je suis trempée jusqu'aux sous vetements. Et je ne bouge pas pendant un instant. J'attrape mon téléphone, j'appelle Anta trente fois, mais le réseau est saturé, impossible de joindre qui que se soit, et je ne sais pas si elle est là ou non. Les ssirènes d'ambulance et de la police sifflent de partout, tachant de traverser la foule sans rajouter de blessés. Des personnes de la sécurité me demandent si ca va, à ma tête d'ahurie en état de choc je pouvais comprendre qu'ils s'inquiétaient. Je leur pose une question en claquant des dents qui n'a rien à voir "il reste des billets à vendre?" ils me regardent avec des grands yeux inquiets, me redemandent si ca va. Je leur dis que oui. Pas convaincus par mes violents tremblements, ils me donnent un tee shirt du staff en gros coton tout sec. Je le prends, sans comprendre, et le sers contre moi. Mon cerveau ne fonctionne plus, je suis incapable d'avoir la moindre pensée censée, mis à part le fait que je dois retrouver Anta. Je monte sur des barrières pour mieux voir, et être vue d'elle. La sécurité revient me voir, et m'ordonne de mettre le tee shirt sec. D'un bleu vif je me dis que Anta me verra mieux. Je ne bouge toujours pas. Les gens venant se mettre en hauteur près de moi me racontent ce qu'ils ont vu. J'entends très rapidement qu'il y a eu des morts. Une jeune femme me dit qu'elle a perdu de vue son mari, ils étaient dans l'un des chapitaux qui s'est effondrés, elle a vu plein de sang, et dans la précipitation elle a courue.













Deux heures après la fin de la tempête, je n'ai toujours pas bougé. Je tremble toujours, je suis toujours trempée. Les cris, les pleurs, les sirènes d'ambulances deviennent les seuls bruits. Le réseau téléphonique est toujours saturé, je n'ai donc toujours aucune nouvelle de Anta, malgré les centaines d'essais. J'arrive à me forcer à me bouger de là, car malgré ma stupeur je ne pourrais pas retrouver Anta au milieu de ces 65000personnes. Je marche en direction du parc où j'ai caché mes affaires entres les arbres afin de les récuperer. J'appercois alors l'ampleur des dégâts lorsque je regarde les chapitaux.. Aucuns n'est encore en état, tout est effondré, des barres de fer sont tordus, les tentes des festivaliers se sont envolées sur plusieurs centaines de mètres. Ca ressemble à un champ de guerre! Et je suis toujours putin de seule sans aucunes nouvelles, en état de choc total. Arrivée au parc, je vois que la tempête a fait ses ravages ici aussi, un chêne massif, juste là où j'ai laissé mes affaires, s'est effondré au sol. Je n'arrive toujours pas à relier les evenements. Je ne sais pas quoi faire.














Eloignée du festival, mon réseau revient, je recois un message d'Anta qui me dit qu'elle est à l'entrée avec un mec qui a un grand drapeau espagnol. Je lui envois un "j'arrive", je décide de laisser mes affaires sous les feuillages, et je coursen direction du festival. Arrivée à l'entrée je cherche le drapeau, je fais quinze fois le tour. Je ne vois pas Anta, je commence à paniquer, le réseau est à nouveau saturé. Cela fait 3heures que la tempête est terminée, lorsque j'entends un "ALICE!!!!!" je me retourne, et c'est comme si un miracle venait de se produire; Anta. On se prends dans les bras à s'en étouffer, on hurle de soulagement et je lâche mes premières larmes. Après plusieures minutes à s'étouffer, on alla récupérer la tente, on se renseignait si les concerts allaient reprendre. Et pourtant, en y réfléchissant, cela etait tout simplement impossible vu l'ampleur des dégâts. On marchait lentement avant d'arriver à la gare où on nous informait que tous les trains étaient annulés. Les festivaliers étaient éparpillés dans la ville entière, pieds nus, jambes boueuses, se trimballant des tentes dechirés. On aurait dit un énorme camp de réfugiés. C'était une ambiance glauque. Mourrant de faim et de soif, on trouve une station essence, déjà devalisée de toute nourriture, mais dans laquelle il restait quelque sandwichs qui nous remplit vite fait bien fait nos ventres. Les infos à la télé ne font que parler de la catastrophe, mais le néerlandais et nous, ca fait 15. Deux filles près de nous nous faisait la traduction globale, et nous informait que la croix rouge venait d'ouvrir un camp où dormir et manger.

Après 10 minutes de marche on arriva au hangard organisé par la croix rouge. Peu de personnes étaient déjà là. Ils prennent notre noms, nous offrent à boire, une couverture et un lit de camp. Deux beaux néerlandais nous aident à les monter. On s'installe dans notre coin, on papote, on se repasse les scènes en boucle, en boucle, en boucle encore et encore. On ne sait pas encore si les concerts des autres jours seront maintenus. a 3h du matin on nous donne sandwichs et le journal tout frais. Des photos montrent les dégâts et sont choquantes.. Il n'y a pas encore de nombres précis de morts et de blessés. Dur de réaliser cela.



a 7h30, je suis reveillée par l'homme qui parle au micro. Je ne comprends pas sa langue, j'entends juste "cancelled", et à voir la tête de toutes les personnes présentes dans le hangard, je compris que tout le festival est annulé... Je reveille Anta "Putin Anta le festival est annulé!". On reste bouche bée. Notre rêve de voir Eminem en live s'effondre, on pleure sur notre lit. Et alors on se rends compte de la dureté de la situation. Ce cauchemard. Digne d'un scénario de film américain.


Après un café brulant, avoir repris toutes nos affaires, on repartait vers la gare. On décidait que ca nous était impossible de rentrer chez nous chacune de notre côté après ca, on s'offrait donc un hotel à Bruxelles pour ne repartir que le lendemain.. Là je viens de rentrer chez moi, je vois enfin les articles de presse publiés ces derniers jours, je suis encore sous le choc, je vois les photos des victimes et c'est atroce. Et donc une énorme pensée pour eux, leurs amis et familles.





8 commentaires:

Octa a dit…

J'ai des frissons en lisant ton récit .. Je n'imagine pas la peur que vous avez du avoir :/ .. Heureusement qu'il ne vous est rien arrivé!
Anta était dans le bus pendant la tempête du coup ?
Gros bisous à toutes les deux!

g-nelo a dit…

Oulà en effet je comprend que tu as été paraliser c'est horrible ce qui s'est passé surtout que 10 min avant comme tu le raconte il y avait un grand soleil ... Il n'avaient donc pas prevu une tempette de cette grandeur ?

Virginia. a dit…

Purée c'est violent comment les nuages sont arrivés vite d'après les vidéos. J'imagine^même pas comment c'était là-bas en "live", les photos sont déjà dures mais ça devait être encore plus horrible! et t'étais toute seule..courageuse je toruve!

Anonyme a dit…

Yavait Tokio Hotel au festival ?

Liz'Atem a dit…

Anonyme : Oui, il y avait Tokio Hotel au festival. Ils ont périt durant la catastrophe Bill malgré ses talons et du haut de ses deux metres de haut est mort enseveli sous la boue u.u Decès top glamour i know u.u
Nan mais on parle de choses horribles, la seule question qui te vient en tête c'est "euhhh et y'avait TH là bas ? ^^" Tsss...

Anonyme a dit…

c'était ironique babache !

Virginia. a dit…

très noir comme ironie quand même faut dire...

Liz'Atem a dit…

Va savoir pourquoi... le "babache"... j'ai pas franchement super apprécié. M'enfin brefons.