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samedi 27 octobre 2012

Fascination



Alice - Pauline - Elisa

Fascination, admiration, appelez cela comme vous le souhaitez.

Je vous en parlais l'autre jour dans un article, disant que durant notre adolescence, nous sommes toutes confrontées à admirer une personne, que l'on cherche à copier, autant dans sa façon de s'exprimer que de s'habiller. On lui envi sa vie, on la copie, jusqu'à peut être se perdre soi même, dans certains cas.

Je me souviens de la première fille que j'ai admiré. Elle s'appelait Pauline. C'est la fille du milieu sur la photo floue de cet article, seule photo qu'il me reste.
J'avais 13ans, elle en avait 18. J'étais en vacances dans un camping en Bretagne, comme chaque année, nous y allions camper avec mon frère et mon père, seule chose qu'il nous offrait.
Sans cet été 2004, je ne serais pas là où je suis aujourd'hui. Ca été le début. Le début d'une longue histoire qui fut la mienne.

Avant cela, j'étais une petite fille timide. Qui se cachait derrière sa mère, que j'aimais plus que tout. J'ai toujours fais plus âgée physiquement, mais je n'en étais pas forcement plus mûre. J'ai dû avoir affaire au regard des hommes beaucoup trop tôt. Je n'en avais pas conscience, mais la protection que mes grands frères m'apportaient me l'ont appris. Je me cachais derrière mes notes d'école parfaites. Je me cachais derrière mon silence. Je n'avais que 3 meilleures amies, avec qui je partageais tout. On se connaissait chacune par coeur, on ne se quittait jamais, on avait nos rituels depuis nos 3ans, âge de notre rencontre à la première année de maternelle. Je n'ai jamais vraiment su qui j'étais, à quoi je voulais ressembler. J'achetais les mêmes habits que mes amies, ou que ma mère. J'étais fan des 101 dalmatiens. Ma passion était les animaux, je voulais faire de longue études pour être vétérinaire. J'en étais capable, je le savais. Mais mon enfance s'étant rythmée par le décès de mes nombreux animaux de compagnie et ne supportant pas la souffrance de leur perte, je fis finalement une croix sur ce rêve.

Cet été 2004, que j'avais attendu comme chaque fois pendant de longs mois, et que j'avais préparé soigneusement avec de nouveaux habits en espérant plaire à un garçon, arriva. Je ne me trouvais pas jolie. Personne ne me le disais. J'avais juste remarqué qu'on regardait beaucoup mon corps, tout fin, avec des formes là où il fallait, pourtant trop prématurément. Alors je ne mettais que des habits moulant, mettant mon corps en valeur.  J'allais retrouver  les mêmes amis habitués. J'allais retrouver la même plage. J'allais retrouver mon rocher, face à la mer, mon endroit habituel où je me retrouvais pour écrire, et souvent pleurer.

Tout devait se passer comme d'habitude.

Mais y'a eu cette fille. Pauline. Elle était belle, naturelle, toujours souriante et de bonne humeur, un corps de déesse, un style à elle même, elle plaisait à tout le monde, les garçons en premier. Elle était dans le groupe de jeunes du camping qui se retrouvait chaque soir autour du feu de camp pour faire la fête, mon frère en faisait parti et ils avaient tous entre 15 et 25 ans. J'ai essayé d'y suivre mon frère. Mais j'étais en dehors, j'étais la plus jeune, j'étais le bébé de la bande qui les suivaient et qui ne parlait pas. Je les admirais tous, je passais mes soirées à les regarder s'amuser, à rire, à être marrant. Je les regarder danser sur de la musique que je ne connaissais pas, et ca avait l'air tellement cool. Je fumais une cigarette par soir. Pas par envie, mais pour faire comme eux, je suppose. Personne ne me parlait vraiment, a part pour être polie, j'imagine. Pauline était tellement gentille qu'elle m'avait pris sous son aile. Elle venait me chercher tous les jours à la tente, elle me disait que je faisais parti du groupe. J'avais beau ne pas y croire, je souriais. Un soir j'ai piqué du shit à mon frère, que j'ai fumé toute seule. Il devait être périmé parce que j'ai vomi partout, malgré que ce n'était qu'une petite boulette. Après ca, ils m'ont tous fait fumé. Ils préféraient que je fume bien avec eux, pluttôt que de la merde dans mon coin. Soit, ok. J'avais abandonné mes amies que je voyais pourtant chaque année. Je me disais qu'ils n'étaient pas à la hauteur. J'ai passé 1 mois aux côtés de cette bande de jeunes.

Je n'ai jamais vraiment parlé avec eux.

Je suis rentré chez moi après un mois. Je n'étais plus la même. J'ai jeté tous mes habits. J'ai jeté tous mes CD. J'ai arraché tous mes poster d'idoles enfantines. J'ai balancé toute la décoration de ma chambre qui faisait bébé. Avec les sous que ma mère m'a donné pour la rentrée, je me suis acheté des chaussures, des Buffalo, avec les flammes, celle que tout le monde avait à l'époque en chaussures de skate. Et puis un pantalon large, ainsi qu'un gros pull en maille noir, comme celui que Pauline ne quittait jamais. Et je n'ai pas quitté ces fringues avant d'en avoir acheté d'autres. A la rentrée, où je rentrais en 4eme, personne ne me reconnu. J'étais dans un collège avec ce qu'on appel la 'racaille'. J'étais différente, alors j'étais sujette aux insultes, aux moqueries, aux crachats. Ils m'ont frappés. Ils m'ont menacés avec un couteau. Mais pourtant ils ne m'effrayaient pas, j'étais tellement centrée sur la personne que je me créais que rien ne pouvait m'en défaire. Et puis j'ai vite remarqué ce groupe de 3eme, qui me rappelait les jeunes du camping. Ils étaient cool, ils étaient entre eux, et personne ne les emmerdaient. Par un ami qui les connaissait, je suis rentré petit à petit dans leur groupe d'amis. J'étais toujours timide, mais j'essayais de faire bonne figure pour être parmi eux. Et puis y'avait cette fille, dans ce groupe. Manon. Elle était tellement belle, un sourire à te faire tomber par terre, et d'une gentillesse à faire fondre n'importe qui. Elle est vite devenue ma nouvelle muse. Mais je n'avais rien d'elle. Elle avait une joie de vivre naturelle qui contaminait tout le monde, mais apparemment pas moi. Son style était tellement coloré et original, il lui collait tellement bien à la peau, que lorsque j'essayais d'acheter les mêmes habits qu'elle, je repartais en pleurant, car rien ne me faisait lui ressembler. Un jour ils m'ont invités à l'une de leur soirée. C'est la première fois que j'ai bu de l'alcool. J'étais un peu bourrée, mais je tenais debout, j'étais bien. Y'avait ce garçon, qui s'occupait de moi. Il était gentil. Il a pas cherché à m'embrasser ni rien, mais il me calinait. Je crois que c'est la première fois que je me suis sentie exister aux yeux de quelqu'un. En fait c'était le copain de Manon. Alors elle m'a detestée, je crois. Pourtant je n'avais rien fait pour.

Les semaines passaient, je faisais partie du groupe maintenant. J'étais toujours timide, mais j'essayais de m'inventer une fausse moi, une fille heureuse qui savait rigoler. Je sais pas vraiment si quelqu'un y a vraiment cru un jour. Constamment quand je disais quelque chose, je m'en renfrognais à la seconde qui suivait, par l'impression d'être passée pour une conne. Alors au fur et à mesure, j'apprenais à m'ouvrir, et puis au final je me détestais de parler, parce que rien ne sonnait vrai de ma bouche. Rien n'était naturel. Au fil et à mesure que je rencontrais des gens, je prenais une partie de leur identité, pour leur ressembler, mais surtout pour que les autres puissent m'apprécier, car ils appréciaient ces autres personnes. Plus le temps passait, et plus je me perdais.

En 6 mois, j'étais devenue une autre. J'avais perdu la fille que j'étais.

Et ce n'était que le début.










13 commentaires:

Anonyme a dit…

jme reconnais dans ce texte.
jpense que c'est vrai on a tous, un jour admirer quelqu'un, en voulant en prendre un peu de lui ou d'elle pour soi, pour evoluer.
Je me demande comment on serai si on avait pas croisé toutes ces belles ames qui nous redonner un peu d'espoir.De la fumée aux yeux.
On serai peu etre plus vrai?
j'en sais rien. Je sais juste que j'ai hate de voir la suite de ton article , si il y en aura un.
En tout cas laisse moi te dire que tu fut la muse d'autres adolescentes.

Anonyme a dit…

On se construit avec son environnement. C'est en prenant des petits morceaux a droite a gauche et surtout en fréquentant des gens qu'on se construit, qu'on se trouve. Essayer de ressembler a des gens c'est normal, ça ne fait pas de toi une copie, tu sera toujours quelqu'un d'unique. Et puis tout le monde s'invente un peu des histoires parfois, sans pour autant tomber dans la mythomanie, c'est comme ça.

Tu es quelqu'un a part entière, et pas seulement un métissage de plusieurs attitudes.

Anonyme a dit…

je sais pas vous, mai moi je pense avoir toujour fini deçu de mes "muses" .
On idéalise toujours les autres,jusqu'a squ'on s'rende compte qu'au fond on est tous un peu pareil dans nos doutes, mais tous different dans notre coeur.

L. a dit…

Je ne te connais pas mais tu dégages un truc qui fait qu'il y en a qu'une Comme Toi, tu es Alice et Unique.

Unknown a dit…

Alice, je pense que c'est bien d'écrire tout ça, et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ton texte. Tu écris bien, ça se voit que tu écris vrai. Je pense t'avoir vraiment bien comprise, j'ai ressenti auparavant le même sentiment que toi. N'hésite pas à continuer à écrire. C'est plus profond. Merci

Anonyme a dit…

ben moi aussi alice c'est Laura je voulais te ressemblais pareille quoi... mon modele

Mao a dit…

Un jour, mon meilleur ami/ami d'enfance/colocataire, m'a dit une chose très vrai, à une période très difficile de ma vie.
"Nous sommes tous les gens qui nous entoure. On leur vole une partie d'eux, et ce tout au long de notre vie."

C'est normal d'être influencé, de se perdre, de se retrouver, de se transformer. Pour nous ? Pour eux ?
Pour la société ? Il est dur d'aller vraiment par son chemin sans jamais en être détourné. Que le premier qui as réussi cet exploit se manifeste et me raconte son histoire de vie !

Ton histoire t'es propre, et ton chemin aussi. On vie chacun dans une bulle qui représente notre univers, et quand cette bulle en rencontre d'autres, dès fois c'est un sacré bordel =]

J'ignore ce qui te pousse à raconter ton histoire aujourd'hui et ici, mais sache que ton histoire trouve écho dans la mienne, et que je continuerai à te lire sans jamais te juger.

Musicalement.

Anonyme a dit…

En parlant de fascination ou d'admiration, tu dis que tu n'as pas confiance en toi, mais un jour, il va bien falloir que tu te rend compte du nombre de personnes qui t'ont admiré, ou qui ont rêvé de te ressembler, je sais, il y a une période de ma vie où j'aurais tué pour te ressembler. Personnellement, je te dirais bien de ne pas t'oublier mais n'oublies pas non plus que la vie ne sers pas à se prendre la tête sur soi, donc si tu veux ressembler à truc et à machin, fais le. Mais n'oublie pas que c'est toujours toi, avec juste les habits ou les coiffures de quelqu'un d'autres. J'espère te voir sourire sur les prochaines photos mais aussi, pouvoir lire ce qu'il y a de positifs dans ta vie, parce qu'au final, c'est ça qui te fais avancer.

Anonyme a dit…

C'est surprenant de savoir que tu as été une fille fragile qui a eu des "idoles" comme cela sachant que tu as été et es encore un "exemple" à suivre pour tant de filles.
Cela va faire des années que je te suis, et c'est agréable de voir que tu livres un peu.
Bonne continuation Alice, et j'espère que tu iras au bout de tes rêves. Il ne faut pas oublier que ce sont eux qui guident notre vie, alors pour ne rien regretter il faut les suivre.

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup ce que tu fais maintenant de ton blog. Il est plus vrai, il est mieux. Et tu vois, avant comme peut être beaucoup de gens je te prenais pour quelqu'un de faux, qui cachait quelque chose ou alors qui voulait être quelqu'un de haut, très haut quand je te voyais. Il m'est arrivé de te croiser, et des fois quand je rencontrais ton regard je ne voyais que quelqu'un d'hautain et en lisant tout ça je me dis, mais pourquoi avoir attendu tout ce temps pour nous montrer tout ça ? Je me doute que le bon vieux dicton qui dit "mieux vaut tard que jamais" prends tout son sens ici aussi mais quand même. Vraiment, je préfère cette Alice et je continuerai à lire ça avec beaucoup d'affection parce qu'on se reconnait par moment et je ne sais pas mais lire tes écris fait quelque chose, quelque chose d'indescriptible.

L

Anonyme a dit…

Je trouve ces textes sur toi, tellement plus intéressant que tout les autres que tu ai pu faire! :o

Continue ainsi ;)

PS: Quelques année auparavant, mon "modèle" c'était toi ^^ J'men suis même colorée les cheveux en rouge (heureusement que tu ne les avait pas vert! hum ^^)

Bis' :)

Anonyme a dit…

Et si je te disais que lorsque j'avais 13 ans c'était toi la fille que j'admirais, à qui je voulais ressembler? Je me rappelle encore de l'époque où j'étais scotchée à ton skyblog... Alors au fond on est toujours la "muse" de quelqu'un :). Ça fait drôle de te lire aujourd'hui et de me dire que finalement, on est tous passés par là.
Bonne continuation Alice, ça doit faire 6 ans que je suis ton évolution et tu as l'air d'être une personne vraie que l'on découvre un peu plus avec ces textes et c'est toujours un plaisir de te lire!

Anonyme a dit…

Ce que tu décris, ça s'appelle grandir et évoluer. On s'inspire des gens qui nous entoure, des évènements qui se passent autour de nous. Les plus grand inspire les plus jeunes, les plus murs, ce qui le sont moins. On a toujours quelqu'un ou quelques choses qui nous influence dans notre vie même si on a pas envie de le reconnaitre. Et on est souvent aussi le modèle de quelqu'un d'autre sans le savoir. J'ai toujours eu l'impression qu'à l'adolescence c'était pire. Que la phase "Je sais pas qui je suis" arrive à ce moment là et est inévitable. Le fait est que ça revient par vague dès qu'on fait des changements dans notre vie. C'est la vie, et c'est ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas !